Citations Joseph Joubert - page 5

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L'imagination est le goût. La raison est sans appétits : la vérité et la justesse lui suffisent.
La force de cervelle fait les entêtés, et la force d'esprit les caractères fermes.
Parfois se produisent de certaines beautés d'imagination ou de sentiment absolument nouvelles. On les remarque, elles étonnent, et leur nouveauté rend indécis ; on craindrait, en les approuvant, de hasarder son jugement, de compromettre l'honneur de son opinion ; on n'ose donc les goûter, et on laisse l'épreuve se faire. Puis on est tout étonné, un jour, longtemps après qu'on les a vues pour la première fois, de se sentir charmé et subjugué par elles.
C'est une si belle chose que la lumière, que Rembrandt, presque avec ce seul moyen, a fait des tableaux admirables. On ne conçoit point de rayons et d'obscurité qui appellent plus puissamment les regards. Il n'a, le plus souvent, représenté qu'une nature triviale, et cependant on ne regarde pas ses tableaux sans gravité et sans respect. (...). Dans ses belles figures, comme son rabbi, la lumière, il est vrai, n'est plus l'objet principal dont l'imagination soit occupée ; mais elle est encore le principal moyen employé par l'artiste pour rendre le sujet frappant.
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Quiconque n'est jamais dupe n'est pas ami.
Voltaire a introduit et mis à la mode un tel luxe, dans les ouvrages de l'esprit, qu'on ne peut plus offrir les mets ordinaires que dans des plats d'or ou d'argent. Tant d'attention à plaire à son lecteur, annonce plus de vanité que de vertu, plus d'envie de séduire que de servir, plus d'ambition que d'autorité, plus d'art que de nature, et tous ces agréments exigent plutôt un grand maître qu'un grand homme.
Il ne suffit pas, pour écrire, d'attirer l'attention et de la retenir. Il faut encore la satisfaire.
A la question : est-il coupable ? il faudrait en ajouter une autre : est-il incorrigible ?
Avoir connaissance d'un fait n'est pas avoir le droit de le publier. Et savoir un fait n'est pas en avoir la connaissance.
Une pensée n'est parfaite que lorsqu'elle est disponible, c'est-à-dire lorsqu'on peut la détacher et la placer à volonté.
Ce n'est pas l'abondance, mais l'excellence qui est richesse.
A quoi sert la pudeur ? Elle sert à paraître plus belle quand on est belle et à paraître moins laide quand on l'est.
La vieillesse n'ôte à l'homme d'esprit que des qualités inutiles à la sagesse. Il semble que, pour certaines productions de l'esprit, l'hiver du corps soit l'automne de l'âme.
Ceux qui veulent tout ramener à l'égalité naturelle ont tort. Il n'y a point d'égalité naturelle. La force, l'industrie, la raison élèvent des différences entre les hommes à chaque pas. C'est le chef-d'œuvre de la raison humaine.
L'intelligence doit produire des effets semblables à elle, c'est-à-dire des sentiments et des idées, et les arts doivent prétendre aux effets de l'intelligence. Artiste ! Si tu ne causes que des sensations, que fais-tu avec ton art, qu'une prostituée avec son métier, et le bourreau avec le sien, ne puissent faire aussi bien que toi ?
Il faut donner pour exemples, aux enfants, des phrases où l'accord entre l'adjectif et le substantif soit non-seulement grammatical, mais moral. L'épithète est un jugement, et le plus insinuant de tous, car il se glisse avec le mot ; et si rien n'est plus important que les idées saines, rien n'est plus important aussi que cet accord. Je dirai donc à nos faiseurs de thèmes : joignez toujours aux substantifs des adjectifs qui expriment l'idée et le sentiment qu'il faut avoir de chaque chose ; mettez tout à sa place dans l'esprit, en laissant tout à sa place dans le monde.
L'histoire est bonne à oublier ; c'est pour cela qu'elle est bonne à savoir.
Ce qu'est leur cristal aux fontaines, un verre à nos pastels, leur vapeur aux paysages, la pudeur l'est à la beauté.
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La connaissance des esprits est le charme de la critique ; le maintien des bonnes règles n'en est que le métier et la dernière utilité.
Une mollesse qui n'attendrit pas, une énergie qui ne fortifie rien, une concision qui ne dessine aucune espèce de traits, un style dans lequel ne coulent ni sentiments, ni images, ni pensées, ne sont d'aucun mérite.