Pour nous, chez qui tous les chefs-d'œuvre n'ont d'autre destination que d'être exposés aux regards d'un petit nombre d'hommes riches et d'être emprisonnés et cachés dans les maisons des grands...
Ceux qui veulent tout ramener à l'égalité naturelle ont tort. Il n'y a point d'égalité naturelle. La force, l'industrie, la raison élèvent des différences entre les hommes à chaque pas. C'est le chef-d'œuvre de la raison humaine.
Parfois se produisent de certaines beautés d'imagination ou de sentiment absolument nouvelles. On les remarque, elles étonnent, et leur nouveauté rend indécis ; on craindrait, en les approuvant, de hasarder son jugement, de compromettre l'honneur de son opinion ; on n'ose donc les goûter, et on laisse l'épreuve se faire. Puis on est tout étonné, un jour, longtemps après qu'on les a vues pour la première fois, de se sentir charmé et subjugué par elles.
Il faut que les pensées s'entresuivent et se lient, comme les sons dans la musique, par leur seul rapport - harmonie - et non comme les chaînons d'une chaîne, comme des perles enfilées.
Les affaires. Elles seules donnent du poids en ployant l'esprit vers la terre.
Voltaire a introduit et mis à la mode un tel luxe, dans les ouvrages de l'esprit, qu'on ne peut plus offrir les mets ordinaires que dans des plats d'or ou d'argent. Tant d'attention à plaire à son lecteur, annonce plus de vanité que de vertu, plus d'envie de séduire que de servir, plus d'ambition que d'autorité, plus d'art que de nature, et tous ces agréments exigent plutôt un grand maître qu'un grand homme.
Par la politesse, dès le premier abord, les hommes qui n'ont pas encore eu le temps de savoir s'ils ont du mérite commencent par s'en supposer, c'est à dire par faire ce qui peut mutuellement leur être le plus avantageux ainsi que le plus agréable.
Parfois se produisent de certaines beautés d'imagination ou de sentiment absolument nouvelles. On les remarque, elles étonnent, et leur nouveauté rend indécis ; on craindrait, en les approuvant, de hasarder son jugement, de compromettre l'honneur de son opinion ; on n'ose donc les goûter, et on laisse l'épreuve se faire. Puis on est tout étonné, un jour, longtemps après qu'on les a vues pour la première fois, de se sentir charmé et subjugué par elles.
J-J Rousseau donna, si je puis ainsi m'exprimer, des entrailles à tous les mots, et y répandit un tel charme, de si pénétrantes douceurs, de si puissantes énergies, que ses écrits font éprouver aux âmes quelque chose d'assez semblable à ces voluptés défendues qui nous ôtent le goût et enivrent notre raison.