L'homme naturellement ambitieux et orgueilleux ne trouve jamais en lui-même pourquoi un autre lui doit commander, jusqu'à ce que son besoin propre le lui fasse sentir.
Le philosophe cherche la vérité et l'artiste, la beauté. Plus ambitieux, le moraliste, artiste et philosophe tout ensemble, cherche, comme une femme, le bonheur.
L'histoire universelle, c'était l'interminable récit, sans esprit ni ressort dramatique, de la violence faite au plus faible par le plus fort. Et vouloir établir une relation entre l'histoire véritable, réelle, l'histoire intemporelle de l'esprit et cette rixe stupide et vieille comme le monde d'ambitieux en quête du pouvoir et d'arrivistes avides d'une place au soleil, ou vouloir l'expliquer par celle-ci, c'était vraiment déjà trahir l'esprit.
Cette extrême politesse qu'affectent certains grands seigneurs, cette politesse qui n'a rien d'affectueux, n'est-elle pas, en quelque sorte, un avis au public pour repousser toute espèce de familiarité?
L'amitié, lorsqu'elle est vraie, a, comme l'amour, sa pudeur ; elle craint de trop s'étaler ; elle veut être comprise de prime abord ; elle agit plus qu'elle ne parle.
Plaignons ces lecteurs chagrins qui se montrent insensibles aux beautés d'un livre et n'en aperçoivent que les défauts : il est d'un mauvais esprit, lorsqu'on parcourt un jardin, de n'y remarquer, de n'y voir que les mauvaises herbes.