Il n'y a point de droit naturel : ce mot n'est qu'une antique niaiserie bien digne de l'avocat général qui m'a donné chasse l'autre jour, et dont l'aïeul fut enrichi par une confiscation de Louis XIV. Il n'y a de droit que lorsqu'il y a une loi pour défendre de faire telle chose sous peine de punition. Avant la loi il n'y a de naturel que la force du lion, ou le besoin de l'être qui a faim, qui a froid, le besoin en un mot...
Ma foi, si je trouve le dieu des chrétiens, je suis perdu, c'est un despote et, comme tel, il est rempli d'idées de vengeance, la bible ne parle que de punitions atroces. Je ne l'ai jamais aimé et je n'ai même jamais voulu croirequ'on l'aime sincèrement.
Un roman est un miroir qui se promène sur une grande route. Tantôt il reflète à vos yeux l'azur des cieux, tantôt la fange des bourbiers de la route. Et l'homme qui porte le miroir dans sa hotte sera par vous accusé‚ d'être immoral ! Son miroir montre la fange, et vous accusez le miroir ! Accusez bien plutôt le grand chemin où est le bourbier, et plus encore l'inspecteur des routes qui laisse l'eau croupir et le bourbier se former.
L'admission de la femme à l'égalité parfaite serait la marque la plus sûre de la civilisation ; elle doublerait les forces intellectuelles du genre humain et ses chances de bonheur.
J'appelle caractère d'un homme sa manière habituelle d'aller à la chasse au bonheur, en termes plus clairs, mais moins significatifs : l'ensemble de ses habitudes morales.
Une conspiration anéantit tous les titres donnés par les caprices sociaux. Là, un homme prend d'emblée le rang qui lui assigne sa manière d'envisager la mort. L'esprit lui-même perd de son empire...