C'est en regardant les objets du quotidien, tel un couteau à beurre, que l'on se rend compte que quelqu'un est parti et qu'il ne reviendra plus ; un stupide couteau à beurre qui taille à jamais des tranches de solitude dans votre vie.
La solitude rend impatient, c'est l'impatience qui tue l'enfance.
La plus belle des choses que la terre nous a données, ce qui fait de nous des êtres humains, c'est le bonheur de partager. Celui qui ne sait pas partager est infirme de ses émotions.
J'ai laissé mon enfance sur le chemin de la maison, où les pluies d'automne ruisselaient sur mes épaules, dans un grenier où je parlais aux ombres en regardant la photo de mes parents au temps où ils s'aimaient encore.
Je n'ai jamais eu peur du quotidien, l'habitude n'est pas une fatalité. On peut réinventer chaque jour le luxe et le banal, la démesure et le commun. Je crois à la passion qui se développe, à la mémoire du sentiment.
Aujourd'hui, un courant intellectuel laisse entendre que le cynisme est une preuve d'intelligence et que l'émerveillement est une forme de bêtise. C'est exactement le contraire: le cynisme est la preuve d'une grande paresse.
Les adultes ont peur parce qu'ils ne savent pas faire la part des choses.