Mais les jeunes d'aujourd'hui, se disait-il, ne sont qu'un ramassis de couards dépourvus de l'allant, de la vigueur, de l'énergie qui animaient la jeunesse de mon temps.
Il faut, un jour d'énergie, prendre le livre que l'on tient pour ennuyeux, lui ordonner d'être, essayer de reconstituer l'intérêt qu'y a pris l'auteur.
Je suis toujours fascinée par l'abnégation avec laquelle nous autres humains sommes capables de consacrer une grande énergie à la quête du rien et au brassage de pensées inutiles et absurdes.
Voyez-vous, deux forces dirigent le monde, l'amour et le ressentiment. Parce qu'à l'égard de ce qui est supérieur, il y a précisément deux façons de se conduire : l'amour, qui nous meut vers lui, nous ouvre à lui et nous transforme en sa substance; le ressentiment qui refuse de reconnaître sa valeur, la rabaisse afin d'y substituer sa propre bassesse.
Ce n'est donc pas l'autoréalisation que l'existence médiatique propose à la vie, c'est la fuite, l'occasion pour tous ceux que leur paresse, refoulant leur énergie, rend à jamais mécontents d'eux-mêmes d'oublier ce mécontentement.
La culture est l'ensemble des entreprises et des pratiques dans lesquelles s'exprime la surabondance de la vie, toutes elles ont pour motivation la " charge ", le " trop " qui dispose intérieurement la subjectivité vivante comme une force prête à se prodiguer et contrainte, sous la charge, de le faire.