J'aime mieux en rase campagne ...

J'aime mieux en rase campagne rencontrer un mouton qu'un lion; mais derrière une grille, j'aime mieux voir un lion qu'un mouton. L'art est justement cette sorte de grille; en ôtant la terreur, il conserve l'intérêt. Désormais, sans souffrance et sans danger, nous pouvons contempler les superbes passions, les déchirements, les luttes gigantesques, tout le tumulte et l'effort de la nature humaine, soulevée hors d'elle-même par des combats sans pitié et des désirs sans frein.
 Hippolyte Taine

Citations liés

- Ah ! Seigneur ! Donnez-moi la force et le courage De contempler mon cœur et mon corps sans dégoût !
 Charles Baudelaire
Contempler, c'est labourer ; penser, c'est agir. Les bras croisés travaillent, les mains jointes font.
Rien ne me fascine plus que le travail: je peux rester assis et le contempler pendant des heures.
 Alphonse Allais
Apparemment, de temps en temps, les adultes prennent le temps de s'asseoir et de contempler le désastre qu'est leur vie.
 Muriel Barbery

Citations du même auteur

Quatre sortes de personnes dans le monde : les amoureux, les ambitieux, les observateurs et les imbéciles. Les plus heureux sont les imbéciles.
 Hippolyte Taine
La superstition a la même racine que l'obéissance. L'esprit énervé qui se retranche le jugement personnel est promptement envahi par les croyances folles. Privé du discernement, il tombe dans le rêve, et sa débilité acquise le replonge parmi des imaginations d'enfant.
 Hippolyte Taine
Un vrai peintre regarde avec plaisir un bras bien attaché et des muscles vigoureux, quand même ils seraient employés à assommer un homme. Un vrai romancier jouit par contemplation de la grandeur d'un sentiment nuisible - ou du mécanisme ordonné d'un caractère pernicieux.
 Hippolyte Taine
A force d’aller au fond de tout, on y reste.
 Hippolyte Taine
Voyez le travail machinal et monstrueux des candidats qui aspirent aux grandes écoles, puis, au sortir de ces mêmes écoles, la fatigue profonde, l'allanguissement, la flânerie au café ou à domicile, l'inertie bureaucratique ou provinciale. Comparez l'élève de l'École polytechnique, cloué quatorze heures par jour devant des formules, et l'ingénieur qui va bâiller, sa femme au bras, pour voir si ses cailloux sont bien cassés. Avec cet encombrement des carrières et cette réglementation des étapes, nous parvenons d'abord à essouffler nos chevaux de course, ensuite à les changer en bidets de fiacre.
 Hippolyte Taine