La vie, jeune homme, est une femme étendue, avec des seins rapprochés et gonflés, avec un grand ventre lisse et mou entre les hanches saillantes, avec des bras minces, des cuisses rebondies et des yeux mi-clos, qui dans sa provocation magnifique et moqueuse exige notre ferveur la plus haute, toute la tension de notre plaisir de mâle qui lui tient tête ou qui est fichu.
Nous savons qu'il existe dans la masse humaine le fort besoin d'une autorité qu'on puisse admirer, devant laquelle on s'incline, par laquelle on est dominé et même éventuellement maltraité. La psychologie de l'individu nous a appris d'où vient ce besoin de la masse : c'est la nostalgie du père.
Le problème consiste à écarter l'obstacle le plus grand rencontré par la civilisation, à savoir l'agressivité constitutionnelle de l'être humain contre autrui : d'où l'intérêt tout particulier du plus récent des commandements du Surmoi collectif : " Aime ton prochain comme toi-même. " Dans un but thérapeutique, le traitement des névroses nous oblige de lutter contre les exigences éthiques du Surmoi.
Aucun mortel ne peut garder un secret. Si les lèvres restent silencieuses, ce sont les doigts qui parlent. La trahison suinte par tous les pores de sa peau.