La mort n'atteint pas seulement celui qui doit fermer les yeux à jamais mais aussi les autres, tous les autres qui recevront l'horreur et l'absence en partage.
L'esprit humain souffre d'une carence intellectuelle fondamentale : pour qu'il comprenne la valeur d'une chose, il faut le priver de cette chose. L'absence lui parle sa langue maternelle ; la présence, c'est de l'hébreu pour lui.
Il faudrait écrire sans jamais penser qu'on sera lue ou alors par des êtres dotés d'une immense compassion et qui vous pardonneront d'user votre vie à restituer l'impalpable traversée des heures, des minutes, des secondes. Autant dire rien.
Pour apprendre à aimer et tenter de guérir un enfant autiste, c'est beaucoup plus simple de l'imaginer comme un Petit Prince. J'apprendrai ton langage. J'entrerai dans ton silence.
Pour vaincre ce chagrin, Céline essuie les larmes des autres enfants. Elle découpe des nuages dans du papier et va rendre visite à ceux que la vie oublie.