Citations Emil Cioran - page 9

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Au rebours des autres siècles qui pratiquèrent la torture négligemment, celui-ci, plus exigeant, y apporte un souci de purisme qui fait honneur à notre cruauté.
La tyrannie brise ou fortifie l'individu ; la liberté l'amollit et en fait un fantoche. L'homme a plus de chances de se sauver par l'enfer que par le paradis.
L'inconscience est une patrie; la conscience un exil.
Le désir de mourir n'exprime parfois qu'une subtilité de notre orgueil : nous voulons nous rendre maîtres des surprises fatales de l'avenir, ne pas tomber victimes de son désastre essentiel.
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Le tourment chez certains est un besoin, un appétit, et un accomplissement. Partout ils se sentent diminués, sauf en enfer.
Le tact, vice terrien, préjugé des civilisations enracinées, instinct du protocole
Le meilleur moyen de consoler un malheureux est de l'assurer qu'une malédiction certaine pèse sur lui. Ce genre de flatterie l'aide à mieux supporter ses épreuves, l'idée de malédiction supposant élection, misère de choix.
La conscience aiguë d'avoir un corps, c'est cela l'absence de santé.
On ne demande pas la liberté, mais l'illusion de liberté. C'est pour cette illusion que l'humanité se démène depuis des millénaires. Du reste la liberté étant, comme on a dit, une sensation, quelle différence y a-t-il entre être libre et se croire libre ?
Lorsqu'on a commis la folie de confier à quelqu'un un secret, le seul moyen d'être sûr qu'il le gardera pour lui, est de le tuer sur-le-champ.
Ce que je sais à soixante, je le savais aussi bien à vingt. Quarante ans d'un long, d'un superflu travail de vérification...
Toutes les doctrines d'action et de combat, avec leur appareil et leurs schémas, ne furent inventées que pour donner aux hommes bonne conscience, en leur permettant de se haïr... noblement, sans gêne ni remords.
L'avantage d'être quelqu'un est plus rare que celui d'oeuvrer. Produire est facile; ce qui est difficile, c'est dédaigner de faire usage de ses dons.
Tous nos vices viennent de l'excès d'activité, de cette propension à nous réaliser, à donner une apparence honorable à nos travers.
Il n'est pas aisé d'acquérir une névrose : qui y réussit dispose d'une fortune que tout fait prospérer : les succès comme les défaites.
La conscience aiguë d'avoir un corps, c'est cela l'absence de santé.
La tyrannie brise ou fortifie l'individu ; la liberté l'amollit et en fait un fantoche. L'homme a plus de chances de se sauver par l'enfer que par le paradis.
Contaminés par la superstition de l'acte, nous croyons que nos idées doivent aboutir.
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L'homme est libre, sauf en ce qu'il a de plus profond. A la surface il fait ce qu'il veut; dans ses couches obscures, "volonté" est vocable dépourvu de sens.
Journal : le besoin de consigner toutes les réflexions amères, par l'étrange peur qu'on arriverait un jour à ne plus être triste...