Citations Emil Cioran - page 7

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Une civilisation débute par le mythe et finit par le doute.
J'ignore totalement pourquoi il faut faire quelque chose ici-bas, pourquoi il nous faut avoir des aspirations, des espoirs et des rêves.
Nous ne courons pas vers la mort, nous fuyons la catastrophe de la naissance, nous nous démenons, rescapés qui essaient de l'oublier. La peur de la mort n'est que la projection dans l'avenir d'une peur qui remonte à notre premier instant.
Quand l'idée se cherchait un refuge, elle devait être vermoulue, puisqu'elle n'a trouvé que l'hospitalité d'un cerveau.
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Est ennuyeux quiconque n'a pas de vanité, quiconque ne veut faire aucune impression. Le vaniteux peut être exaspérant, mais non ennuyeux. Que faire avec quelqu'un qui ne vise à aucune sorte d'effet ? Que lui dire ? Et qu'attendre de lui ?
Tout persécute nos idées, à commencer par notre cerveau.
Tout se réduit en somme au désir et à l'absence de désir. Le reste est nuance.
L'essentiel surgit souvent au bout d'une longue conversation. Les grandes vérités se disent sur le pas de la porte.
Toutes les doctrines d'action et de combat, avec leur appareil et leurs schémas, ne furent inventées que pour donner aux hommes bonne conscience, en leur permettant de se haïr... noblement, sans gêne ni remords.
Nous ne courons pas vers la mort, nous fuyons la catastrophe de la naissance, nous nous démenons, rescapés qui essaient de l'oublier. La peur de la mort n'est que la projection dans l'avenir d'une peur qui remonte à notre premier instant.
Tant la solitude me comble que le moindre rendez-vous m'est une crucifixion.
Le destin de l'homme est d'épuiser l'idée de Dieu.
Lorqu'on se refuse à admettre le caractère interchangeable des idées, le sang coule...
Le cynisme de l'extrême solitude est un calvaire qu'atténue l'insolence.
Au zoo. Toutes ces bêtes ont une attitude décente, hormis les singes. On sent que l'homme n'est pas loin.
L'essence de la vie réside dans la peur de mourir. Si cette peur disparaissait, la vie perdrait sa raison d'être.
C'est à coup d'excitants (café, tabac) que j'ai écrit tous mes livres. A quoi tient l'activité de l'esprit !
La sainteté me fait frémir, cette ingérence dans les malheurs d'autrui, cette barbarie de la charité, cette pitié sans scrupules...
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De toutes les calomnies, la pire est celle qui vise notre paresse, qui en conteste l'authenticité.
Plus l'homme acquiert de la puissance, plus il devient vulnérable.Ce qu'il doit le plus redouter, c'est le moment où, la création entièrement jugulée, il fêtera son triomphe, apothéose fatale, victoire à laquelle il ne survivra pas. Le plus probable est qu'il disparaîtra avant d'avoir réalisé toutes ses ambitions. Il est déjà si puissant que l'on se demande pourquoi il aspire à l'être davantage. tant d'insatiabilité trahit une misère sans recours, une déchéance magistrale.