Un très jeune garçon aux ...

Un très jeune garçon aux poignets velus presque à l'excès, même pour sa race, et à la chemise peu fraîche, leur avait servi une purée de tomates, d'aubergines et d'olives noires écrasées avec des herbes et des aromates ; des petites pieuvres et de très grosses crevettes frites ensemble dans une singulière union de queues, de pinces, d'antennes et de tentacules ; des beignets de miel, des confitures de cédrats et de roses. Elles avaient bu du vin résiné, horriblement amer, et du café bourbeux, mais suave.
 André Pieyre de Mandiargues

Citations liés

Beaucoup de gens accordent au café le pouvoir de donner de l'esprit; mais tout le monde a pu vérifier que les ennuyeux ennuient bien davantage après en avoir pris.
J'ai beaucoup aimé ce livre. L'atmosphère y est lourde et l'intrigue subtile. Les personnages, les lieux m'ont donnés envie de lire sans m'arrêter, de sentir ce vent sur mes joues et de m'arrêter boire un café. Bref un réél coup de cœur.
 Claudie Gallay
C'est ça la vie — pense [Martín Marco]. Avec ce que les uns dépensent pour faire leurs besoins bien à leur aise, les autres on aurait de quoi manger pour un an. C'est bien ça ! Les guerres, on devrait les faire pour qu'il y ait moins de gens qui fassent leurs besoins bien à leur aise et que le reste puisse manger un peu mieux. L'ennui, c'est que les intellectuels, allez donc savoir pourquoi, on continue à mal manger et à faire nos trucs dans les cafés. Ah, bon Dieu !
 Camilo José Cela
Café : Noir comme le diable Chaud comme l'enfer Pur comme un ange Doux comme l'amour.
 Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord

Citations du même auteur

Les fraises, entre les lèvres de la plaie, contre le rosé des cuisses, brillaient au soleil avec une couleur pourpre et un éclat de terre vernissée qui avaient (au moins pour moi) quelque chose d'effrayant. C'étaient fruits d'un jardin d'enfer, enracinés dans la chair vive et d'une luxuriance démoniaque. Bientôt, je détournai le regard, incapable de soutenir plus longtemps le mal que me faisait la blessure au corps nu de la fille, ou le hideux jaillissement des fraises.
 André Pieyre de Mandiargues
Marceline Caïn : on eût dit qu'elle était mêlée de cendre, de sable et de sang. C'était un petit visage éteint, triangulaire, têtu ; deux yeux d'un marron très foncé, pailletés de fauve, surtout remarquables par le développement insolite de la prunelle ; une bouche qui rarement se tenait tranquille, des lèvres minces toujours déchirées par les dents trop pointues, peu de menton ; et cela sous une très grande chevelure libre, grise avec des reflets rouges comme du brouillard d'usine flottant à la traîne derrière le cou maigre bosselé de ganglions.
 André Pieyre de Mandiargues
Sur lui, comme sur le dos d'un ponton, sont montés des crapauds autant qu'il peut en tenir. Les uns sur son ventre, sur sa poitrine et sur son visage, les autres sous les roseaux et sous les épines, tous ensemble ils poussent des coassements toujours plus furieux et plus rauques ; et alors, dans la nuit, c'est comme un chant d'amour fanatique sur deux notes infiniment répétées, qui monte vers la grande femme ténébreuse et nue, tandis que du haut du pont elle contemple ses amants batraciens, et leur victime, avec indifférence.
 André Pieyre de Mandiargues
L'histoire, la révolution, l'amour ne vont à leurs hauts paroxysmes que par la folie de la poésie.
 André Pieyre de Mandiargues
Devant l'homme, bourdonne une fontaine capricieuse, où, sur des rocailles d'argent qui montent plus haut que sa tête, une foule de petits insectes à trompes dégorgent mille filets d'eau colorée d'arc-en-ciel par les éclats de lumière que se renvoient leurs ailes frémissantes ; l'obscurité du fond et le manque de miroirs augmentent le brillant de ces automates, comme s'ils jouaient sur des rideaux de suie.
 André Pieyre de Mandiargues