Un très jeune garçon aux ...

Un très jeune garçon aux poignets velus presque à l'excès, même pour sa race, et à la chemise peu fraîche, leur avait servi une purée de tomates, d'aubergines et d'olives noires écrasées avec des herbes et des aromates ; des petites pieuvres et de très grosses crevettes frites ensemble dans une singulière union de queues, de pinces, d'antennes et de tentacules ; des beignets de miel, des confitures de cédrats et de roses. Elles avaient bu du vin résiné, horriblement amer, et du café bourbeux, mais suave.
 André Pieyre de Mandiargues

Citations liés

Au riche et au pauvre il fait part égale en dispensant la joie du vin, remède à toute peine. (...) Ce que croit et pratique la foule des modestes je l'accepte pour moi.
Les japonais fabriquent des vélos, Manufrance ferme. Les japonais fabriquent des voiture, Renault va fermer. Si un jour, les japonais fabriquent du camembert et du vin rouge, il faudra fermer la France.
 Coluche
La vie est trop courte pour boire du mauvais vin.
Sans mors, sans éperon, sans bride, partons à cheval sur le vin pour un ciel féerique et divin ! Nous fuirons sans repos ni trêve, vers le paradis de mes rêves !
 Charles Baudelaire

Citations du même auteur

Les fraises, entre les lèvres de la plaie, contre le rosé des cuisses, brillaient au soleil avec une couleur pourpre et un éclat de terre vernissée qui avaient (au moins pour moi) quelque chose d'effrayant. C'étaient fruits d'un jardin d'enfer, enracinés dans la chair vive et d'une luxuriance démoniaque. Bientôt, je détournai le regard, incapable de soutenir plus longtemps le mal que me faisait la blessure au corps nu de la fille, ou le hideux jaillissement des fraises.
 André Pieyre de Mandiargues
Marceline Caïn : on eût dit qu'elle était mêlée de cendre, de sable et de sang. C'était un petit visage éteint, triangulaire, têtu ; deux yeux d'un marron très foncé, pailletés de fauve, surtout remarquables par le développement insolite de la prunelle ; une bouche qui rarement se tenait tranquille, des lèvres minces toujours déchirées par les dents trop pointues, peu de menton ; et cela sous une très grande chevelure libre, grise avec des reflets rouges comme du brouillard d'usine flottant à la traîne derrière le cou maigre bosselé de ganglions.
 André Pieyre de Mandiargues
Sur lui, comme sur le dos d'un ponton, sont montés des crapauds autant qu'il peut en tenir. Les uns sur son ventre, sur sa poitrine et sur son visage, les autres sous les roseaux et sous les épines, tous ensemble ils poussent des coassements toujours plus furieux et plus rauques ; et alors, dans la nuit, c'est comme un chant d'amour fanatique sur deux notes infiniment répétées, qui monte vers la grande femme ténébreuse et nue, tandis que du haut du pont elle contemple ses amants batraciens, et leur victime, avec indifférence.
 André Pieyre de Mandiargues
L'histoire, la révolution, l'amour ne vont à leurs hauts paroxysmes que par la folie de la poésie.
 André Pieyre de Mandiargues
Devant l'homme, bourdonne une fontaine capricieuse, où, sur des rocailles d'argent qui montent plus haut que sa tête, une foule de petits insectes à trompes dégorgent mille filets d'eau colorée d'arc-en-ciel par les éclats de lumière que se renvoient leurs ailes frémissantes ; l'obscurité du fond et le manque de miroirs augmentent le brillant de ces automates, comme s'ils jouaient sur des rideaux de suie.
 André Pieyre de Mandiargues