Quand j'ai dit mon âge, ...

Quand j'ai dit mon âge, Colette m'a dit: Vous dites cinquante-trois ans ? Vous êtes mon aîné d'une année. Cinquante-deux, moi. Je lui ai répliqué: Je suis votre aîné encore plus que par l'âge... Elle m'a regardé avec un air interrogatif. J'ai ajouté: Je n'ai pas... je n'ai pas votre bel aspect. Elle est en effet encore fort jolie, - et jolie n'est pas le mot. Ce qu'il faudrait dire c'est qu'elle respire la volupté, l'amour, la passion, la sensualité, avec un grand fond de mélancolie qu'on devine bien.
 Paul Léautaud

Citations liés

La mélancolie se lève chaque matin une minute avant moi. Elle est comme quelqu'un qui me fait de l'ombre, debout entre le jour et moi. Je dois pour m'éveiller la repousser sans ménagement.
J'aime la mélancolie de ce passant. Il n'a plus aucune de ces prétentions du paraître qui nous amenuisent tant dans la vraie vie, nous contraignent à cacher nos blessures, nos tristesses.
 Philippe Delerm
Si tu t'appelles mélancolie Si l'amour n'est plus qu'une habitude Ne me raconte pas ta vie Je la connais, ta solitude Si tu t'appelles mélancolie On est fait pour l'oublier ensemble Les chiens perdus, les incompris On les connaît, on leur ressemble
 Joe Dassin
Je remplace la mélancolie par le courage, le doute par la certitude, le désespoir par l'espoir, la méchanceté par le bien, les plaintes par le devoir, le scepticisme par la foi, les sophismes par la froideur du calme et l'orgueil par la modestie.
 Comte de Lautréamont

Citations du même auteur

La trahison est la seconde nature des femmes.
 Paul Léautaud
L'avantage d'être célibataire, c'est que, lorsque l'on se trouve devant une très jolie femme, on n'a pas à se chagriner d'en avoir une laide chez soi.
 Paul Léautaud
De déception en déception, la vie se défleurit à chaque pas qu'on y fait ; tout se dessèche, et même notre cœur ! les choses sont bien différentes, vues de l'œil de la jeunesse, ou de celui de l'expérience.
 Paul Léautaud
L'amour ! Alors on aime un appareil respiratoire, un tube digestif, des intestins, des organes d'évacuation, un nez qu'on mouche, une bouche qui mange, une odeur corporelle ? Si on pensait à cela, comme on serait moins fou !
 Paul Léautaud
Mort de Clemenceau. Merveilleux comme spécimen d'énergie et de combativité. Mon admiration s'arrête là. Sa fin solitaire. Le départ de son corps de nuit pour son village natal. Les obsèques voulues par lui sans flaflas d'aucune sorte, ni étalages ni grandiloquence, cela est très bien. Il eût été bien étonnant que cela n'eût pas été gâté par la bêtise et le cabotinage patriotique. La bêtise: le général Gouraud faisant placer dans le cercueil un vase façonné dans un obus allemand. Le cabotinage : les anciens combattants ayant été demander et ayant obtenu du gouvernement de défiler dimanche prochain devant l'Arc de Triomphe.
 Paul Léautaud