La vie suit son cours. Chacun trace son chemin. Ecrit son histoire. J'en suis fortuitement témoin ici. Ce qui rend d'autant plus prégnant ce dont je ne suis pas témoin. Tout ce qui s'écrit ailleurs, partout...
Car être courageux dans l'isolement, sans témoins, sans l'assentiment des autres, face à face avec soi-même, cela requiert une grande fierté et beaucoup de force.
Au début, ce fut une toute petite tâche, comme une forme de nostalgie. Mais non, en se rapprochant bien, on pouvait discerner l'aspect mauve de la mélancolie. Et de plus près encore, on pouvait voir la vraie nature d'une certaine tristesse.
Il y avait cet émerveillement réel entre eux. Quelque chose qui était le merveilleux des contes, des instants volés à la perfection. Des minutes que l'on grave dans sa mémoire au moment même où on les vit. Des secondes qui sont notre future nostalgie.
C'est exactement comme un chagrin d'amour : on ne sait pas quand on s'en remettra. Au pire moment de la douleur, on pense que la plaie sera toujours vive. Et puis, un matin, on s'étonne de ne plus ressentir ce poids terrible.