— Et c'est cela, alors, la ...

— Et c'est cela, alors, la vie monastique ? — C'est cela ; à deux exceptions près : pour ceux qui, par l'imagination, peuvent renouveler chaque jour l'espoir de s'échapper et chérissent cet espoir jusqu'à leur lit de mort ; pour ceux qui, comme moi, diminuent leur misère en la divisant et, semblables à l'araignée, se soulagent du poison dont ils sont gonflés en en instillant une goutte à chaque insecte qui, comme vous, peine et agonise dans leur toile.
 Charles Robert Maturin

Citations liés

Les Siciliens ne voudront jamais être meilleurs pour la simple raison qu'ils croient être parfaits : leur vanité est plus forte que leur misère.
 Giuseppe Tomasi di Lampedusa
La misère ne s'empreint pas seulement sur les vêtements ; elle s'empreint sur la beauté. Cela se mêle au point qu'on pourrait dire que le vêtement devient maigre et le visage pauvre.
Adieu tristesse Bonjour tristesse Tu n'es pas tout à fait la misère Car les lèvres les plus pauvres te dénoncent Par un sourire.
 Paul Éluard

Citations du même auteur

— Partez, être maudit, et ne nous troublez pas. Partez, maudit et pour maudire ! — Je pars vainqueur et pour vaincre, répondit Melmoth avec un triomphe sauvage et féroce. Malheureux ! Ce sont vos vices, vos passions et vos faiblesses qui font de vous mes victimes. Jetez sur vous le blâme et non sur moi. Héroïques dans le crime mais lâches dans le désespoir, vous vous mettriez à genoux à mes pieds pour que vous soit conférée la terrible immunité qui me permet en cet instant de traverser vos rangs : chaque cœur humain m'accompagne de sa malédiction, pourtant nulle main n'ose me toucher !
 Charles Robert Maturin
— Et c'est cela, alors, la vie monastique ? — C'est cela ; à deux exceptions près : pour ceux qui, par l'imagination, peuvent renouveler chaque jour l'espoir de s'échapper et chérissent cet espoir jusqu'à leur lit de mort ; pour ceux qui, comme moi, diminuent leur misère en la divisant et, semblables à l'araignée, se soulagent du poison dont ils sont gonflés en en instillant une goutte à chaque insecte qui, comme vous, peine et agonise dans leur toile.
 Charles Robert Maturin
— Partez, être maudit, et ne nous troublez pas. Partez, maudit et pour maudire ! — Je pars vainqueur et pour vaincre, répondit Melmoth avec un triomphe sauvage et féroce. Malheureux ! Ce sont vos vices, vos passions et vos faiblesses qui font de vous mes victimes. Jetez sur vous le blâme et non sur moi. Héroïques dans le crime mais lâches dans le désespoir, vous vous mettriez à genoux à mes pieds pour que vous soit conférée la terrible immunité qui me permet en cet instant de traverser vos rangs : chaque cœur humain m'accompagne de sa malédiction, pourtant nulle main n'ose me toucher !
 Charles Robert Maturin
— Cieux immortels ! Qu'est-ce que l'homme ? Un être qui possède l'ignorance, mais non l'instinct de l'animal le plus faible ! Il est comme l'oiseau : lorsque tu poses sur lui ta main, ô toi que je n'ose appeler Père, il frissonne et jette des cris, bien que cette douce pression n'ait d'autre but que de le ramener vers sa cage et, pour fuir la crainte légère qui lui trouble les sens, il se précipite dans le piège tendu à sa vue, où sa captivité est sans espoir !
 Charles Robert Maturin
— Pendant combien de temps, Seigneur, s'exclama-t-il, pendant combien de temps tes ennemis insulteront-ils ton sanctuaire et moi, ton prédicateur consacré, ici même dans cette prison où j'ai été placé pour parler aux âmes ? Ouvre les vannes de ton pouvoir et au milieu des vagues et des tempêtes qui me submergent laisse-moi rendre témoignage comme celui qui, à la dérive, peut encore lever un bras pour prévenir son compagnon qu'il va couler.
 Charles Robert Maturin