Si j'avais découvert la nation algérienne je serais nationaliste et je ne rougirais pas comme d'un crime. Les hommes morts pour l'idéal patriotique sont journellement honorés et respectés. Ma vie ne vaut pas plus que la leur. Et cependant je ne mourrai pas pour la patrie algérienne parce que cette patrie n'existe pas. Je ne l'ai pas découverte. J'ai interrogé les vivants et les morts; j'ai visité les cimetières : personne ne m'en a parlé. On ne bâtit pas sur du vent.[...] Nous avons, une fois pour toutes, écarté les nuées et les chimères pour lier définitivement notre avenir à celui de l'œuvre française dans ce pays.
Ferhat Abbas