Les sots, les ignorants, les gens malhonnêtes, vont prendre dans les livres des idées, de la raison, des sentiments nobles et élevés, comme une femme riche va chez un marchand d'étoffes s'assortir pour son argent.
Sans pitié, sans remords, le destin guide chacun de nous ; c'est seulement au début, quand nous sommes absorbés dans les détails, dans toutes sortes de bêtises, en nous-même aussi, que nous n'avons pas conscience de sa main sévère.
Et qu'est-il advenu de tous ce que j'espèrais ? Maintenant que sur ma vie commencent déjà à passer les ombres du soir, que me reste-t-il de plus frais, de plus cher que les souvenirs de cet orage d'un matin de printemps, vite enfui ?
C'est cela la vraie beauté de la poésie : au lieu de parler de ce qui est, elle chante quelque chose qui est infiniment plus élevé que la réalité et qui, pourtant, lui ressemble davantage...