Le gardien de la guérite [...] ne semblait pas remarquer le couple mère-enfant dont la misère noire contrastait tant avec l'opulence blanche du Palais [présidentiel]. Probablement qu'il obéissait à des ordres stricts qui lui interdisent de bouger pour autre chose qu'un coup d'État. Sinon, il attendait le coucher du soleil pour faire disparaître, de manière discrète, cette gênante qui avait le culot de venir mourir aux pieds du pouvoir officiel. C'est peut-être tout ce qui restait à cette femme, son corps transformé en reproche, en grief contre un ordre des choses où son enfant et elle n'avaient pas leur place.
Jean-Marc Beausoleil