La poésie totale, la poésie parfaite, dit Hugo von Hofmannsthal, c'est le corps d'un elfe, transparent comme l'air, le messager vigilant qui porte à travers les airs une parole magique : en passant il s'empare du mystère de nuages, des étoiles, des cimes, des vents ; il transmet la formule magique fidèlement, mêlée cependant aux voix mystérieuses des nuages, des étoiles, des cimes et des vents . Le messager ne fait plus qu'un avec le message. Le monde intime du poète rivalise avec l'univers.
Gaston Bachelard