J'attends la mort avec ...

J'attends la mort avec impatience et j'en arrive à souhaiter le décès de mon Père, n'osant me détruire avant qu'il s'en aille. Son corps ne sera pas encore froid, que je ne serai plus au monde. Je ne regrette rien, je meurs en méprisant la France et l'on fera ce qu'on voudra des quinze tomes que je laisse. A ceux qui m'engagent à lutter pour l'honneur de mon œuvre et qui me reprocheraient d'avoir succombé, je n'irais même pas répondre ici, mon œuvre est là, bien plus vivante que l'auteur.
 Albert Caraco

Citations liés

Un moment de patience peut préserver de grands malheurs, un moment d'impatience détruire toute une vie.
 Anonyme
Tout en moi tend à être aussitôt autre chose ; une impatience de l'âme contre elle-même, comme on peut l'avoir contre un enfant importun ; une intranquillité toujours plus grande et toujours semblable.
 Fernando Pessoa
On lit comme on aime, on entre en lecture comme on tombe amoureux : par espérance, par impatience. Sous l'effet d'un désir, sous l'erreur invincible d'un tel désir : trouver le sommeil dans un seul corps, toucher au silence dans une seule phrase.
Peu de raisons peuvent expliquer des résolutions où une vie est si vite mise en jeu; l'imagination peut-être un redoutable défaut. La fébrilité de savoir, l'impatience de se tenir là où les choses se déroulent. L'imagination alimente les soupçons. Ceux qui ne s'inventent jamais rien n'ont jamais le désir de voir confirmer leurs idées.
 Romain Sardou
Ton esprit qui vacille trouvera un allègement à son agitation dans l'exercice du simple souvenir. Ne regarde ni autour de toi ni devant toi, — regarde en arrière. Je brûle d'impatience d'entendre les détails de ce prodigieux événement qui t'a jeté parmi nous. Parle-moi de cela. Causons de choses familières, dans le vieux langage familier de ce monde qui a si épouvantablement péri.
 Edgar Allan Poe

Citations du même auteur

Non, je ne pleure pas Madame Mère, les larmes que nous donnons à nos morts c'est notre complaisance qui nous les arrache et l'homme pleure sur soi-même. Il m'est indifférent de mourir ou de vivre et je fus toujours dans ces dispositions, les femmes et l'amour ne sauraient m'émouvoir, la femme que fut en son temps Madame Mère ne m'attira jamais, mes profondeurs sont flegmatiques, leur calme me surprend, je ne me connaissais encore et cette révélation m'enseigne que j'étais né pour être un philosophe. La tourmentée ce fut Madame Mère, mais ses alarmes nous sauvèrent tous, son tremblement valait une sagesse.
 Albert Caraco
Autant je hais l'orgasme sexuel, autant je prise l'état fait de contemplation et de transport, de calme et de ravissement, de certitude et de vertige, où je me retrouve autre en devenant moi-même et ce durant parfois trois heures. Qu'est-ce auprès de cette félicité, que l'épilepsie d'une chair ébranlée durant trois minutes ?
 Albert Caraco
Autant je hais l'orgasme sexuel, autant je prise l'état fait de contemplation et de transport, de calme et de ravissement, de certitude et de vertige, où je me retrouve autre en devenant moi-même et ce durant parfois trois heures. Qu'est-ce auprès de cette félicité, que l'épilepsie d'une chair ébranlée durant trois minutes ?
 Albert Caraco
Je suis de cœur avec les révoltés de l'An 68, ils éprouvaient ce que je sens, ils ne se concevaient eux-mêmes, d'où leur faiblesse, ils valaient mieux que leurs idées et leurs méthodes, nous reverrons demain ce que nous vîmes, nous sommes arrivés au point où la subversion est le dernier espoir, la légalité n'étant plus qu'une imposture.
 Albert Caraco
Il est bien triste que durant le cours de nos études, l'on nous accable de cent notions, que le plus imbécile attrape, la mémoire aidant, et qu'on ne nous enseigne pas l'art de parler ni l'art d'écrire ni principalement celui de raisonner. J'ai dans l'esprit que l'on ne tient pas à nous défricher et je professe qu'on a tort, nous n'aurons jamais trop de parties, jamais trop de lumières et jamais trop d'audace, nous sommes des timides et des ignorants, des hallucinés et des possédés, des enfants et des femmes, des impuissants et des eunuques.
 Albert Caraco