J'ai été formé par un regard d'amour d'une femme. J'ai donc aimé les femmes. Pas trop, parce qu'on ne peut pas les aimer assez. C'est une affaire entendue : j'ai cherché la féminité toute ma vie. Et sans ça, il n'y a pas d'homme.
Une âme pure est comme une belle perle. Tant qu'elle est cachée dans un coquillage, au fond de la mer, personne ne songe à l'admirer. Mais si vous la montrez au soleil, cette perle brille et attire les regards.
La vraie maison de l'amour est toujours une cachette. La fidélité n'était d'ailleurs pas pour moi un contrat d'exclusivité : elle était une notion de dévouement et de communion dans le même sens des valeurs.
L'Islam appelle cela " les racines du ciel ", pour les Indiens du Mexique, c'est " l'arbre de vie ", qui les pousse les uns et les autres à tomber à genoux et à lever les yeux en se frappant la poitrine dans leur tourment. Un besoin de protection auquel les obstinés comme Morel cherchent à échapper par des pétitions, des comités de lutte et des syndicats de défense – ils essaient de s'arranger entre eux, de répondre eux-mêmes à leur besoin de justice, de liberté, d'amour – ces racines du ciel si profondément enfoncées dans leur poitrine...
Où voulez-vous qu'un intellectuel de gauche, un idéaliste à la recherche de la tolérance et de la fraternité, aille se fourrer aujourd'hui, sinon dans le cou d'une femme ?