Ce n'est pas de ma faute si les âmes, dont on arrache les voiles et qu'on montre à nu, exhalent une si forte odeur de pourriture.
Octave Mirbeau
Citations liés
Le regard tourné vers ses yeux verts et vifs comme la jalousie, je ne voyais plus que lui. Il s'est penché, nos bouches se sont effleurées et nos bras enlacés. Son contact, son odeur, son goût... j'ai cru que mon cœur allait éclater.
Moi, pour la modestie, je ne crains personne ! Odeur du temps. Chroniques du temps qui passe, aux éditions Héloïse d'Ormesson, (ISBN 978-2-266-17930-0) ; dans un entretien, Jean d'Ormesson attribue ce propos à un cardinal espagnol.
L'amour ! Alors on aime un appareil respiratoire, un tube digestif, des intestins, des organes d'évacuation, un nez qu'on mouche, une bouche qui mange, une odeur corporelle ? Si on pensait à cela, comme on serait moins fou !
Hélas ! j'ai eu dans ma vie assez d'amis, d'excellents, fidèles et très chers amis, pour savoir que l'amitié humaine n'est le plus souvent que la culture d'une domination ou l'exploitation usuraire d'un intérêt, d'une candeur, d'une confiance.
Ce que j'ai voulu, c'est, en donnant à ces souvenirs une forme animée et familière, rendre plus sensible une des plus prodigieuses tyrannies, une des plus ravalantes oppressions de la vie, dont je n'ai pas été seul à souffrir, hélas ! – c'est-à-dire l'autorité paternelle. Car tout le monde en souffre, tout le monde porte en soi, dans les yeux, sur le front, sur la nuque, sur toutes les parties du corps où l'âme se révèle, où l'émotion intérieure afflue en lumières attristées, en spéciales déformations, le signe caractéristique et mortel, l'effrayant coup de pouce de cette initiale, ineffaçable éducation de la famille.
Ce que je leur reproche le plus aux Pyrénées, c'est d'être des montagnes... Or, les montagnes, dont je sens pourtant, aussi bien qu'un autre, la poésie énorme et farouche, symbolisent pour moi tout ce que l'univers peut contenir d'incurable tristesse, de noir découragement, d'atmosphère irrespirable et mortelle.
Surtout, souviens-toi que l'homme qui sollicite tes suffrages est, de ce fait, un malhonnête homme, parce qu'en échange de la situation et de la fortune où tu le pousses, il te promet un tas de choses merveilleuses qu'il ne te donnera pas et qu'il n'est d'ailleurs pas en son pouvoir de te donner.
On condamne à mort le meurtrier timide qui tue le passant d'un coup de surin, au détour des rues nocturnes, et l'on jette son tronc décapité aux sépultures infâmes. Mais le conquérant qui a brûlé les villes, décimé les peuples, toute la folie, toute la lâcheté humaines se coalisent pour le hisser sur des pavois monstrueux; en son honneur on dresse des arcs de triomphe, des colonnes vertigineuses de bronze, et, dans les cathédrales, les foules s'agenouillent pieusement autour de son tombeau de marbre bénit que gardent les saints et les anges, sous l'œil de Dieu charmé !...