La folie a sa propre logique et le vrai fou se sait sain d'esprit : c'est ce qui fait sa force. Il a un avantage énorme sur les autres, pour qui l'équilibre mental est avant tout une affaire de consensus.
Le monde romanesque n'est que la correction de ce monde-ci, suivant le désir profond de l'homme. Car il s'agit bien du même monde. La souffrance est la même, le mensonge et l'amour. Les héros ont notre langage, nos faiblesses, nos forces. Leur univers n'est ni plus beau ni plus édifiant que le nôtre. Mais eux, du moins, courent jusqu'au bout de leur destin et il n'est même jamais de si bouleversants héros que ceux qui vont jusqu'à l'extrémité de leur passion.
J'aime bien les gars qui disent: ah,ça me fait mal ! Ce n'est pas de la faiblesse, c'est de la sensibilité, c'est de la tendresse ou de la chaleur. En réalité, ce sont des hommes qui ont mal aux autres.
Dans ma pipe je brûlerai mes souvenirs d'enfance, Mes rêves inachevés, mes restes d'espérance. Et je ne garderai pour habiller mon âme Que l'idée d'un rosier et qu'un prénom de femme. Puis je regarderai le haut de ma colline Qui danse, qui se devine, qui finit par sombrer. Et dans l'odeur des fleurs qui bientôt s'éteindra, Je sais que j'aurai peur une dernière fois.