Marceline vit leurs bouches ...

Marceline vit leurs bouches peintes en violet foncé, leurs langues bleuies par le vin de mûres, leurs chevelures plus noires d'être lissées au gras de viande et parées de mouches vives, leurs gros seins roulant comme des vagues dans les corsages écumant de mousseline, toutes choses qui lui plurent tant qu'elle se retourna maintes fois pour les regarder encore, tandis que Mme Caïn hâtait le pas avec un dégoût.
 André Pieyre de Mandiargues

Citations liés

La vie est trop courte pour boire du mauvais vin.
Les japonais fabriquent des vélos, Manufrance ferme. Les japonais fabriquent des voiture, Renault va fermer. Si un jour, les japonais fabriquent du camembert et du vin rouge, il faudra fermer la France.
 Coluche
Au riche et au pauvre il fait part égale en dispensant la joie du vin, remède à toute peine. (...) Ce que croit et pratique la foule des modestes je l'accepte pour moi.
Tout notre mal vient de ne pouvoir être seuls : de là le jeu, le luxe, la dissipation, le vin, les femmes, l'ignorance, la médisance, l'envie, l'oubli de soi-même et de Dieu.

Citations du même auteur

Les fraises, entre les lèvres de la plaie, contre le rosé des cuisses, brillaient au soleil avec une couleur pourpre et un éclat de terre vernissée qui avaient (au moins pour moi) quelque chose d'effrayant. C'étaient fruits d'un jardin d'enfer, enracinés dans la chair vive et d'une luxuriance démoniaque. Bientôt, je détournai le regard, incapable de soutenir plus longtemps le mal que me faisait la blessure au corps nu de la fille, ou le hideux jaillissement des fraises.
 André Pieyre de Mandiargues
Marceline Caïn : on eût dit qu'elle était mêlée de cendre, de sable et de sang. C'était un petit visage éteint, triangulaire, têtu ; deux yeux d'un marron très foncé, pailletés de fauve, surtout remarquables par le développement insolite de la prunelle ; une bouche qui rarement se tenait tranquille, des lèvres minces toujours déchirées par les dents trop pointues, peu de menton ; et cela sous une très grande chevelure libre, grise avec des reflets rouges comme du brouillard d'usine flottant à la traîne derrière le cou maigre bosselé de ganglions.
 André Pieyre de Mandiargues
Sur lui, comme sur le dos d'un ponton, sont montés des crapauds autant qu'il peut en tenir. Les uns sur son ventre, sur sa poitrine et sur son visage, les autres sous les roseaux et sous les épines, tous ensemble ils poussent des coassements toujours plus furieux et plus rauques ; et alors, dans la nuit, c'est comme un chant d'amour fanatique sur deux notes infiniment répétées, qui monte vers la grande femme ténébreuse et nue, tandis que du haut du pont elle contemple ses amants batraciens, et leur victime, avec indifférence.
 André Pieyre de Mandiargues
L'histoire, la révolution, l'amour ne vont à leurs hauts paroxysmes que par la folie de la poésie.
 André Pieyre de Mandiargues
Devant l'homme, bourdonne une fontaine capricieuse, où, sur des rocailles d'argent qui montent plus haut que sa tête, une foule de petits insectes à trompes dégorgent mille filets d'eau colorée d'arc-en-ciel par les éclats de lumière que se renvoient leurs ailes frémissantes ; l'obscurité du fond et le manque de miroirs augmentent le brillant de ces automates, comme s'ils jouaient sur des rideaux de suie.
 André Pieyre de Mandiargues