L'honneur, c'est la conscience, mais la conscience exaltée. C'est le respect de soi-même et de la beauté de sa vie portée jusqu'à la plus pure élévation et jusqu'à la passion la plus ardente.
Lothar réplique en souriant que la foi en Dieu relève du même acte aventureux, et souvent éprouvante, que la foi en l'homme. Aucune certitude, aucun acquis et aucun repos dans cet acte de la pensée et du cœur à renouveler chaque jour.
Chaque être aimé, en disparaissant, ravit un peu de chair, un peu de sang, à ceux qui restent sur la terre, tremblant de froid et de fadeur dans le crachin continu de l'absence.
Les rêves sont faits pour entrer dans la réalité, en s'y engouffrant avec brutalité, si besoin est. Ils sont faits pour y réinsuffler de l'énergie, de la lumière, de l'inédit, quand elle s'embourbe dans la médiocrité, dans la laideur et la bêtise.
Il n'a pas, comme Lothar, une sagesse de sédentaire, mais on peut faire également du monde une maison d'étude, aussi zigzagante et en fragments soit cette étude.