Le serpent d'airain de la connaissance développé anneau par anneau et écaille par écaille, et son travail sous les mains de l'homme s'est animé d'une vie toute puissante.
Dans notre monde, nul n'est irremplaçable. Quelles que soient nos connaissances ou nos capacités, quelqu'un, quelque part, prendra notre place. Si notre planète était peuplée d'êtres irremplaçables, ce serait terriblement ennuyeux [...]
Dans nos rêves, les êtres ne nous apparaissent pas seulement sous leur forme historique, mais aussi avec leurs possiblités. Dans l'image onirique, nous ne concevons pas leur caractère empirique, mais leur caractère intelligible.
Il est des temps de décadence, où s'efface la forme en laquelle notre vie profonde doit s'accomplir. Arrivés dans de telles époques, nous vacillons et trébuchons comme des êtres à qui manque l'équilibre. Nous tombons de la joie obscure à la douleur obscure, le sentiment d'un manque infini nous fait voir pleins d'attraits l'avenir et le passé. Nous vivons ainsi dans des temps écoulés ou dans des utopies lointaines, cependant que l'instant s'enfuit.