Si l'on commence à haïr la chose aimée, de sorte que l'amour soit complètement anéanti, on éprouvera pour elle, à motif égal, une haine plus grande que si on ne l'avait jamais aimée, et d'autant plus grande que notre amour aura été plus grand.
La haine n'est-elle pas aussi douloureuse que l'amour ? Celui qui déteste son semblable s'enchaîne à sa rancune, se fait prisonnier de son ressentiment. Il n'est plus un être libre.
L'amour est un sentiment indépendant, que la prudence peut faire éviter, mais qu'elle ne saurait vaincre ; et qui, une fois né, ne meurt que de sa belle mort, ou du défaut absolu d'espoir.