L'étendu des nos savoirs tend à paralyser la recherche et la mise en œuvre des recours simples. Les détenteurs des connaissances complexes semblent redouter qu'elles trouvent des applications maîtrisables par tous.
Dans notre monde, nul n'est irremplaçable. Quelles que soient nos connaissances ou nos capacités, quelqu'un, quelque part, prendra notre place. Si notre planète était peuplée d'êtres irremplaçables, ce serait terriblement ennuyeux [...]
Piler l'ortie pour la volaille, ramasser l'herbe des lapins, les glands des porcs, échardonner le blé, conduire des chèvres, tamiser la cendre des lessives, rouler le tampon de prêle dont on frotte la poêle, contourner la disette avec l'aide des première pousses du fossé, connaître et cueillir l'herbe qui calme la dysménorrhée, fait tomber la fièvre, arrête le sang, fleurir le pied des murs, demander aux feuilles et aux pétales le chemin du cœur : entre gestes et paroles, nécessités du corps et repères d'espérance, la culture féminine du végétal, ici à peine esquissée, est à elle seule une ethnobotanique globale.
Piler l'ortie pour la volaille, ramasser l'herbe des lapins, les glands des porcs, échardonner le blé, conduire des chèvres, tamiser la cendre des lessives, rouler le tampon de prêle dont on frotte la poêle, contourner la disette avec l'aide des première pousses du fossé, connaître et cueillir l'herbe qui calme la dysménorrhée, fait tomber la fièvre, arrête le sang, fleurir le pied des murs, demander aux feuilles et aux pétales le chemin du cœur : entre gestes et paroles, nécessités du corps et repères d'espérance, la culture féminine du végétal, ici à peine esquissée, est à elle seule une ethnobotanique globale.
On pourra lire Cazin comme l'une des plus grandes sommes de médecine végétale, et à cet égard seul, y gagner beaucoup en connaissance. Mais, autant l'annoncer d'entrée : qui fréquente assidûment le Traité pratique et raisonné des plantes médicinales indigènes finira par suivre, fût-ce de loin, l'homme partait sous la pluie d'hiver, en calèche, sans examiner si ceux qui le faisaient appeler pourraient ou non le rémunérer. Là où il va, c'est là où demeure toujours, et jamais guérie, la justice
Puisque je ne peux écrire pour les enfants eux-même (ils n'ont nullement besoin de savoir les noms des fleurs qu'ils reconnaissent mieux que les botanistes), j'écris en songeant à cet enfant que nous fûmes tous, allongé dans l'herbe humide, un matin de mai, et qui s'imprégnait, dans une extase paisible, du parfum d'amitié des plus petites plantes.
On pourra lire Cazin comme l'une des plus grandes sommes de médecine végétale, et à cet égard seul, y gagner beaucoup en connaissance. Mais, autant l'annoncer d'entrée : qui fréquente assidûment le Traité pratique et raisonné des plantes médicinales indigènes finira par suivre, fût-ce de loin, l'homme partait sous la pluie d'hiver, en calèche, sans examiner si ceux qui le faisaient appeler pourraient ou non le rémunérer. Là où il va, c'est là où demeure toujours, et jamais guérie, la justice