Celui qui, par quelque alchimie sait extraire de son cœur, pour les refondre ensemble, compassion, respect, besoin, patience, regret, surprise et pardon crée cet atome qu'on appelle l'amour.
Il faudrait écrire sans jamais penser qu'on sera lue ou alors par des êtres dotés d'une immense compassion et qui vous pardonneront d'user votre vie à restituer l'impalpable traversée des heures, des minutes, des secondes. Autant dire rien.
Prendre soin des autres, partager leurs problèmes, faire preuve de compassion, tel est le fondement d'une vie heureuse pour soi-même, pour sa famille et pour l'humanité toute entière.
Que la pitié et la terreur soient titillées en modération, passe encore. Mais la sensation de vouloir vomir de compassion et d'anxiété lui semblait contraire à la véritable catharsis, d'autant plus qu'il n'arrivait jamais à sortir que du vent.
L'absurdité nous ôte tout sens des lois humaines, tout sens profond des valeurs, et nous éloigne notamment de la compassion, essentielle à la survie de l'homme.
De même que la valeur de la vie n'est pas en sa surface mais dans ses profondeurs, les choses vues ne sont pas dans leur écorce mais dans leur noyau, et les hommes ne sont pas dans leur visage mais dans leur cœur.
Il y a ceux qui parlent et qui, sans le savoir et le préméditer, révèlent une vérité qu'ils ne comprennent pas eux-mêmes ; et il y a ceux qui recèlent la vérité en eux, mais qui ne la disent pas avec des mots.
Les personnes âgées aiment à revenir en pensées au temps de leur jeunesse comme l'étranger nostalgique aime à revenir au pays natal ; elles sont enclines à conter leurs histoires d'enfance comme le poète incline à réciter ses vers les plus éloquents ; elles vivent par l'esprit dans un passé révolu car le présent passe à leur côté sans qu'elles puissent le retenir cependant que le futur apparaît à leurs yeux orné des brumes du déclin et des ténèbres de la tombe.