Tuck apparaît, les bras chargés d'un gros vase rempli d'oeillets roses auquel est attaché un ballon sur lequel on lit 50% DES MÉDECINS ONT LEUR DIPLÔME DANS UNE POCHETTE SURPRISE - ON ESPÈRE QUE VOTRE OPÉRATION S'EST BIEN PASSÉE !
L'ogresse (...) fut bien surprise lorsqu'elle aperçut ses sept filles égorgées et nageant dans leur sang. Elle commença par s'évanouir (car c'est le premier expédient que trouvent presque toutes les femmes en pareilles rencontres).
Exhibitionnisme et voyeurisme allant en se renforçant mutuellement, domine alors le fétichisme de l'image optiquement correcte, où le standard des apparences complète et parachève celui de l'opinion publique.
Les médias industriels jouissent d'une dépravation singulière des lois démocratiques. En effet, si la télévision et, par osmose, la presse ne disposent pas, a priori, de la liberté d'annoncer de fausses nouvelles, notre législation leur accorde par contre le pouvoir exorbitant de mentir par omission, en censurant et frappant d'interdit celles qui ne leur conviennent pas ou pourraient nuire à leurs intérêts.
La photographie a ouvert des horizons illimités à la pathologie du progrès, puisqu'elle nous a incités à déléguer à la multitude de nos machines de vision le pouvoir exorbitant de regarder le monde, de le représenter, de le contrôler.
Les moyens de télécommunication, non contents de restreindre l'étendue, abolissent aussi toute durée, tout délai de transmission des messages, des images. Comment vivre vraiment "ici" si tout est maintenant ?
Lorsqu'on nous dit que nous sommes dans la civilisation de l'image, on commet une erreur : en fait nous sommes dans une civilisation de l'audiovisuel (ou l'audiovisible) c'est-à-dire d'une domination de l'image parlante.