Autant savons-nous que le ...

Autant savons-nous que le schizophrène combat le réel et l'objet à coups de hache et de laser, autant, plus que quiconque au monde, je soutiens que le schizophrène combat pour le réel, pour l'objet, pour la pensée et pour le Je. C'est pourquoi d'ailleurs il nous en apprend tellement à ce sujet. Il y a bien sûr un enseignement universel à tirer de l'expérience psychanalytique avec les schizophrènes. Autant qu'ils le sachent : ce n'est pas seulement pour eux que l'excursion schizophrénienne m'intéresse, et peut-être l'aurais-je trouvée trop ardue, n'était ce qu'elle nous apprend sur la psyché tout entière.
 Paul-Claude Racamier

Citations liés

Quiconque combat des monstres doit s'assurer qu'il ne devient pas lui-même un monstre, car, lorsque tu regardes au fond de l'abîme, l'abîme aussi regarde au fond de toi.
L'hypocrisie est morte ; on ne croit plus aux prêtres; Mais la vertu se meurt, on ne croit plus à Dieu. Le noble n'est plus fier du sang de ses ancêtres ; Mais il le prostitue au fond d'un mauvais lieu. On ne mutile plus la pensée et la scène, On a mis au plein vent l'intelligence humaine ; Mais le peuple voudra des combats de taureau. Quand on est pauvre et fier, quand on est riche et triste, On n'est plus assez fou pour se faire trappiste ; Mais on fait comme Escousse, on allume un réchaud.
La vie est un combat dont la palme est aux Cieux !
 Casimir Delavigne
Tout art, toute philosophie peuvent être considérés comme des remèdes de la vie, adjuvants de sa croissance ou baume des combats : ils postulent toujours et souffrance et souffrants.
Quiconque lutte contre des monstres devrait prendre garde, dans le combat, à ne pas devenir monstre lui-même. Et quant à celui qui scrute le fond de l'abysse, l'abysse le scrute à son tour.

Citations du même auteur

façon d'aimer, façon de haïr Les schizophrènes ont une façon d'aimer étrangement semblable aux façons de la haine. On ne compte pas les gens qui s'y sont laissé prendre.
 Paul-Claude Racamier
Délirer, c'est prendre son cerveau pour un muscle.
 Paul-Claude Racamier
Certains schizophrènes, tant ils tiennent la garde pour écarter les oiseaux, font songer à des épouvantails usés. Mais attention, quand la vie, de nouveau timidement, les habite sous les mêmes oripeaux, attention à ne pas manquer cette éclosion fragile. Combien de schizophrènes sont-ils retournés à leur vide, épouvantails maintenant définitifs, parce qu'on n'a pas entendu revenir un murmure de vie ?
 Paul-Claude Racamier
Les schizophrènes ont un besoin absolu de concret. Plus vif est le désaveu qu'ils font de leur réalité — psychique de l'existence même de cette réalité intérieure propre — et plus grand leur appétit de concrétude. Vivre la schizophrénie consiste à bien à vivre hors de soi.
 Paul-Claude Racamier
Je suis pleinement d'accord avec F. Pasche (1965-1969, 1971) pour estimer que le conflit fondamental des psychotiques se rapporte au conflit originaire entre le narcissisme et l'antinarcissisme. L'antinarcissisme, Pasche nous le montre à l'œuvre : il est cette force qui très tôt tire le sujet hors de soi, lui soutire sa substance et l'arrache à sa chair en l'aspirant vers l'objet — s'opposant au narcissisme qui, s'il était pur, ne poursuivrait qu'unité totale, intégrité absolue et, comme un œuf, parfaite autarcie.
 Paul-Claude Racamier