Au cinéma, on ne se découvre pas. On sort pour se cacher, pour se blottir, pour s'enfoncer.
Philippe Delerm
Citations liés
L'amour est beau dans les livres, sur des images, au cinéma. L'amour, le vrai, celui qui compte, c'est celui de la vie quotidienne ; celui-là, on n'en parle jamais parce qu'il n'est pas facile à représenter
Le cinéma est le plus totalitaire des arts. Toute énergie, toute sensation se fait sucer jusqu'au crâne, érection cérébrale, le crâne bouffi de sang. Caligula souhaitait un cou unique pour tous ses sujets afin qu'il puisse décapiter un royaume d'un seul geste. Le cinéma est cet agent transformateur. Le corps n'existe que pour les yeux, il devient une tige sèche qui porte ces deux joyaux mous et insatiables.
Quant à moi, je restai sur mon siège. Je ne voulais pas partir avant que Fiona n'ait quitté l'image. Il n'y avait aucune raison de sortir du cinéma, cette fois.
C'est fou comme la voix seule peut dire d'une personne qu'on aime - de sa tristesse, de sa fatigue, de sa fragilité, de son intensité de vivre, de sa joie. Sans les gestes, c'est la pudeur qui disparaît, la transparence qui s'installe.
Parfois on dit : "On aurait presque pu..." Là, c'est la phrase triste des adultes qui n'ont gardé en équilibre sur la boîte de Pandore que la nostalgie.
J'aime la mélancolie de ce passant. Il n'a plus aucune de ces prétentions du paraître qui nous amenuisent tant dans la vraie vie, nous contraignent à cacher nos blessures, nos tristesses.
Pour le coup, l'insistance de Monet entraîna ma rêverie vers d'autres horizons. J'aimais Julia. Sa passion pour la peinture m'interdisait tout espoir. Je n'étais pas un artiste et je savais trop qu'elle ne pouvait aimer qu'un créateur.
Il faut partir ou bien rester, cela revient au même gris. Je t'écris ça ce soir avec cette envie de mourir, la fatigue si longue ; le chagrin seul me tient ici, brûlure au creux de la poitrine.