"Et depuis quand on fait ce qu'on veut dans la vie?" C'est par cette phrase que mai 68 est arrivé dans notre maison. On était à table. On regardait la télévision dans un silence religieux. Silence réclamé par mon père. Et obtenu.
Cela aurait été pareil si j'avais dit que la télévision est plus populaire que Jésus. Je suis désolé de l'avoir ouverte. Je ne suis pas anti-Dieu, anti-Christ ou anti-religion. Je n'étais pas en train de taper dessus ou de la déprécier. J'exposais juste un fait, et c'est plus vrai pour l'Angleterre qu'ici (aux États-Unis). Je ne dis pas que nous sommes meilleurs, ou plus grands, je ne nous compare pas à Jésus Christ en tant que personne, ou à Dieu en tant qu'entité ou quoiqu'il soit. J'ai juste dit ce que j'ai dit et j'ai eu tort. Ou cela a été pris à tort. Et maintenant, il y a tout ça.
Le tueur fou, en état d'Amok, de transe dans laquelle ayant tout pouvoir sur la mort, sur des êtres qu'il n'aime ni ne hait, prêt à mourir lui-même, a aboli la métaphysique. Il n'y a plus que du concret dont l'arme à feu est le parangon mécanique qui rend le lointain proche et le prochain étrange.
Regarde attentivement leur cinéma. On ne te montre pas une scène de cul ou un orgasme sans qu'arrive dix minutes après un bain de sang. Une paire de seins c'est l'annonce d'un drame. C'est la punition, tu comprends?
Il y a des blocs en réserve dans une sous-couche de mon cœur. C'est sur ces silences de ma mémoire que je suis devenue écrivain. Maintenant je le sais.