La vie suit son cours. Chacun trace son chemin. Ecrit son histoire. J'en suis fortuitement témoin ici. Ce qui rend d'autant plus prégnant ce dont je ne suis pas témoin. Tout ce qui s'écrit ailleurs, partout...
Car être courageux dans l'isolement, sans témoins, sans l'assentiment des autres, face à face avec soi-même, cela requiert une grande fierté et beaucoup de force.
La foule allait et venait sur le boulevard sans rien connaître. De temps à autre elle se coupait les ponts, ou bien elle prenait à témoin les grands lieux géométriques de perle. Elle foulait une étendue qui pourrait être évaluée à celle des fraîcheurs autour des fontaines ou encore à ce que couvre d'illusions le manteau de la jeunesse, ce manteau de part en part troué par l'épée du rêve.
En ce monde, ça ne vaut pas la peine de perdre son temps à discuter avec tout les imbéciles. Il est plus facile de leur donner satisfaction, puis de les berner quand ils ne s'y attendent pas.
- Quel que soit votre chagrin, reprit-elle, ne le laissez pas vous dicter vos décisions. Croyez-moi, je sais combien c'est difficile... Mais vous devez dominer vos émotions, pour le bien de votre peuple.
-Ce n'est pas facile. Personne ne peut le décider à ta place. Beaucoup de gens sont morts pour leurs idées ; ce destin est devenu tristement banal... Le vrai courage est peut-être de vivre pour ce qu'on croit, quitte à souffrir.