Dans notre monde, nul n'est irremplaçable. Quelles que soient nos connaissances ou nos capacités, quelqu'un, quelque part, prendra notre place. Si notre planète était peuplée d'êtres irremplaçables, ce serait terriblement ennuyeux [...]
L'autodestruction de la nature, qui est un thème fondamental chez Sade, cette autodestruction dans une sorte de monstruosité déchaînée, n'est jamais effectuée que par la présence d'un certain nombre d'individus qui détiennent un surpouvoir. Le surpouvoir du prince, du seigneur, du ministre, de l'argent, ou le surpouvoir du révolté.
Par la folie qui l'interrompt, une œuvre ouvre un vide, un temps de silence, une question sans réponse, elle provoque un déchirement sans réconciliation où le monde est bien contraint de s'interroger.
Ce que le XVIIIe siècle a mis en place par le système " discipline à effet de normalisation ", par le système " discipline-normalisation ", il me semble que c'est un pouvoir qui, en fait, n'est pas répressif, mais productif — la répression n'y figurant qu'à titre d'effet latéral et secondaire, par rapport à des mécanismes qui, eux, sont centraux par rapport à ce pouvoir, des mécanismes qui fabriquent, des mécanismes qui créent, des mécanismes qui produisent.