Pour comprendre le sens de la vie, de ses conflits et de ses douleurs, il nous faut penser indépendamment de toute autorité, y compris celle des religions organisées.
Il y a des parents qui veulent, à tout prix, maintenir le prestige de l'autorité et qui ne réussissent qu'à installer, dans leur foyer, le spectre hideux de la tyrannie. Ils font, de leurs enfants, des esclaves ou de sauvages petits rebelles.
Dès l'instant que nous écartons l'idée d'autorité, nous nous trouvons associés les uns aux autres, et alors la coopération et l'affection mutuelle deviennent possibles.
Nous savons qu'il existe dans la masse humaine le fort besoin d'une autorité qu'on puisse admirer, devant laquelle on s'incline, par laquelle on est dominé et même éventuellement maltraité. La psychologie de l'individu nous a appris d'où vient ce besoin de la masse : c'est la nostalgie du père.
La volonté de transparence révoque l'esprit de délation. La meilleure façon de décourager les sycophantes, c'est que tout soit porté à la connaissance des citoyens.
La dénonciation de l'intolérable n'a que trop tendance à s'assortir d'un constat d'impuissance qui, en dernier ressort, prête sournoisement à la barbarie un caractère inéluctable, voire paradoxalement attrayant.