Dans notre monde, nul n'est irremplaçable. Quelles que soient nos connaissances ou nos capacités, quelqu'un, quelque part, prendra notre place. Si notre planète était peuplée d'êtres irremplaçables, ce serait terriblement ennuyeux [...]
Comme la démocratie, le totalitarisme se réclame de la pensée rationnelle et de la science. La démocratie ne se confond ni avec le colonialisme ni avec le communisme, et pourtant tous trois sont souvent animés par un esprit messianique.
La connaissance du passé satisfait d'abord un besoin humain fondamental, celui de comprendre et d'organiser le monde, de donner un sens au chaos des événements qui s'y succèdent. Nous savons bien, même si nous n'y pensons pas toujours, que nous sommes faits de ce passé ; le rendre intelligible, c'est aussi commencer à nous connaître.
L'entreprise humaniste ne saurait jamais s'arrêter. Elle récuse le rêve d'un paradis sur terre, qui instaurerait l'ordre définitif. Elle envisage les hommes dans leur imperfection actuelle et n'imagine pas que cet état des choses puisse changer ; elle accepte, avec Montaigne, l'idée que leur jardin reste à tout jamais imparfait.