C'est elle-même qui avait senti de bonne heure qu'on n'apprend rien quand on ne fait que lire, qu'il faut extraire et tourner en sa propre substance les choses qu'on veut conserver. Elle s'était donc mise à faire des extraits et des résumés ; couchant le matin sur un cahier ce qui la veille avait piqué son intérêt, barbouillant du papier à force quand la tête lui faisait mal, écrivant tout ce qui lui venait en idée pour se purger le cerveau. Elle n'avait point de plan, point d'autre but que de connaître et de s'instruire.
Manon Roland